[[{"fid":"2228","view_mode":"default","fields":{"format":"default","field_file_image_alt_text[und][0][value]":"Carottes de forage au camp Matoush.","field_file_image_title_text[und][0][value]":"Carottes de forage au camp Matoush. Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse"},"type":"media","link_text":null,"attributes":{"alt":"Carottes de forage au camp Matoush.","title":"Carottes de forage au camp Matoush. Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse","height":379,"width":568,"style":"height: 300px; width: 450px; margin-left: 8px; margin-right: 8px; float: right;","class":"media-element file-default"}}]]Publié le 05 juin 2012 à 08h24 | Mis à jour le 05 juin 2012 à 08h24
HUGO FONTAINE
La Presse
(Montréal) La bataille entre les militants antiuranium et la société minière Ressources Strateco pour gagner l'appui des Cris de Mistissini a un nouveau théâtre: l'école.
Deux militants antiuranium (Gordon Edwards, président du Regroupement pour la surveillance du nucléaire, et Robert Del Tredici, fondateur de l'Atomic Photographers Guild) ont prononcé une conférence et exposé des photographies dans le gymnase de l'école locale, au bénéfice des élèves du secondaire.
À l'aube des audiences publiques sur le projet d'uranium Matoush, qui commencent aujourd'hui, le président et chef de la direction de Strateco, Guy Hébert, a dénoncé cette stratégie. «D'aller leur vendre [aux jeunes] leur salade sans contrepartie, je trouve ça épouvantable», lance-t-il. M. Hébert indique que Strateco n'a jamais été invitée à présenter son point de vue à l'école.
Dans la conférence tenue à la mi-mai, MM. Edwards et Del Tredici ont voulu donner aux élèves une base scientifique par rapport à l'uranium, la radioactivité et les mines, et en montrer toutes les implications jusqu'au nucléaire, selon ce qu'ils nous ont expliqué hier. Les deux Montréalais pensent que l'uranium ne devrait probablement pas être exploité.
C'est le président de l'Association des employés du Nord québécois (AENQ, affilié à la CSQ), syndicat des enseignants des communautés cries et inuites, qui a proposé cette conférence. «C'est essentiel que les jeunes sachent ce qui se passe comme développement sur leur territoire», soutient Patrick D'Astous. «J'ai amené des gens qui ont un regard de gros bon sens, un regard critique et scientifique», précise-t-il.
Selon M. D'Astous, la participation de l'AENQ est en appui à la mobilisation organisée par le chef des jeunes de Mistissini, Shawn Iserhoff, un des leaders de la contestation locale. M. Iserhoff a indiqué à La Presse Affaires qu'il existe déjà à l'école un mouvement contre le projet, qu'une majorité des élèves le désapprouvent, et que la conférence de M. Edwards était «une rencontre éducative». Le directeur de l'école n'a pas rappelé La Presse Affaires hier.
Le même jour, M. Edwards a aussi participé à une émission de radio diffusée dans toute la région crie, lors de laquelle il a répondu aux questions du public. La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine soutient que la communauté de Mistissini a fait tout le nécessaire dans les dernières années pour obtenir une information complète et équilibrée.
Récemment, la bataille de Mistissini s'est intensifiée également dans les boîtes à lettres. Le groupe Mines Alerte Canada a envoyé aux citoyens un document sur «ce que Strateco ne vous dit pas». La société a répliqué avec un document répondant point par point à Mines Alerte, accompagné d'une brochure de 40 pages de l'Association nucléaire canadienne sur le nucléaire et l'uranium.
Les audiences publiques de la Commission canadienne de sûreté nucléaire sur le projet d'exploration avancée Matoush se tiennent aujourd'hui et demain à Mistissini, et jeudi à Chibougamau.