$ 200 millions sont nécessaires pour régler les problèmes de voisinage à Malartic

Alors que la minière Canadian Malartic annonce aujourd’hui une enveloppe de 50 millions pour soutenir un programme d’acquisition et d’indemnisation des citoyens impactés par la mine à ciel ouvert, la Coalition Québec meilleure mine et MiningWatch Canada estiment plutôt que 200 millions seraient nécessaires pour régler les problèmes de voisinage occasionnés par la plus grande mine à ciel ouvert située en milieu habité au Canada.

« Une enveloppe de 50 millions permettrait d’offrir l’acquisition à peine à 5% de la population de Malartic alors que la santé publique a clairement indiqué que près de 30% de la population demande à être relocalisée, une proportion qui augmente à plus de 50% dans les quartiers les plus rapprochées de la mine à cause des impacts reliés aux dynamitages, au bruit, à la poussière et à la circulation accrue », affirme Ugo Lapointe, coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine et coordonnateur de MiningWatch Canada.

Selon les plus récentes évaluations géoéconomiques des compagnies Agnico Eagle et Yamana Gold, propriétaires de la mine, une enveloppe de 50 millions représente moins de 0,5% des revenus bruts anticipés de la mine de 2016 à 2027 (plus de 11 milliards de revenus bruts estimés).

Rappelons que la minière Canadian Malartic a déjà dépensé près de 100 millions depuis 2009 pour racheter ou relocaliser un total de 244 résidences et institutions publiques (moyenne de 400 000$ par établissement). « On pourrait donc s’attendre à une enveloppe budgétaire beaucoup plus élevée pour les 700 propriétés et logements du quartier sud de Malartic, les plus rapprochés de la mine et tous situés à moins de 700 mètres des opérations, surtout si l’on tient compte des indemnisations nécessaires pour compenser les impacts de voisinage subis au cours des 7 dernières années », explique Dominique Bernier, coporte-parole de la Coalition.

« De toute évidence, les citoyens les plus impactés par les activités de la mine n’ont pas participé à l’élaboration de cette première version du protocole, qui a plutôt été élaborée par la minière, la ville de Malartic et le Comité de suivi de la mine Canadian Malartic. Il faudra voir comment ces intervenants peuvent justifier de parler au nom des citoyens directement impactés. Il faudra voir également s’ils seront véritablement à l’écoute des citoyens pour modifier le protocole actuel qui, de toute évidence, est loin de prévoir les sommes nécessaires pour régler les problèmes de voisinage à Malartic », de conclure M. Lapointe.

Soirée d’information le lundi, 16 mai à 19h00 (Polyvalente le Tremplin, Malartic)

Rappelons que le Comité des citoyens de la zone sud de la voie ferrée de Malartic invite tous les résidents de la zone sud de Malartic à une rencontre d’information et d’analyse du protocole avec l’avocat expert Me Michel Bélanger et ses associés. L’objectif sera notamment de déterminer quelle réponse donnera le Comité de citoyens face à cette version du protocole, et ce, à quelques semaines du début des consultations du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour le projet d’agrandissement de la mine.