(Ottawa) MiningWatch Canada accueille favorablement la nouvelle base de données lancée plus tôt cette semaine par l’Initiative nationale pour les mines orphelines et abandonnées (INMOA), tout en soulignant du même souffle être préoccupé par l’absence de données clefs provenant de certaines provinces et territoires.
« Après 15 ans de travail, un quart de million investi et des efforts non négligeables des différents collaborateurs, nous sommes heureux de constater que cette base de données nationale est enfin fonctionnelle. Nous sommes néanmoins préoccupés que les données de provinces et territoires miniers aussi importants que le Québec, la Colombie-Britannique et le Yukon soient toujours absentes. Nous enjoignons ces gouvernements de joindre le reste du Canada dans le partage de leurs données », lance Ugo Lapointe, coordonnateur du programme canadien à MiningWatch et membre du comité directeur d’INMOA.
Joan Kuyek, cofondatrice de MiningWatch et d’INMOA : « Il était temps! Cette base de données nationale n’est pas parfaite, ni complète, mais elle inclut la majorité des provinces et territoires au pays, et elle permet une plus grande transparence afin d’informer le public concernant la localisation de sites miniers contaminés et abandonnés qui posent un risque pour l’environnement, la santé et la sécurité publique ».
La nouvelle base de données inclut « 4 catégories » de sites miniers contaminés, selon leur niveau de risque pour l’environnement, la santé et la sécurité publique. Elle inclut également 6 types de « statut » pour les sites miniers, dont les sites « inactifs », « négligés », « quasi-abandonnés », « abandonnés », « complétés/restaurés ». Les sites abandonnés sont ceux pour lesquels il n’existe plus de propriétaire solvable et dont le gouvernement provincial ou fédéral est désormais le principal responsable. Les sites « quasi-abandonnés » sont ceux pour lesquels il existe toujours un propriétaire, mais pour lesquels il est incertain si ce dernier est solvable. Les sites « complétés/restaurés » sont ceux pour lesquels des travaux de restauration ont été complétés et approuvés par le gouvernement responsable. La base de données n’inclut pas les opérations minières et les sites miniers actifs. Le public est invité à utiliser et à fournir des commentaires afin d’améliorer la base de données en communiquant avec les représentants de chacun ministères responsables: http://www.noami.org/contacts_e.php.
Un passif environnemental de plus de $ 9.1 milliards
Selon les plus récentes données provenant des différents gouvernements, MiningWatch estime que l’ensemble du passif environnemental associé aux sites miniers contaminés au Canada atteint facilement plus de 9.1 milliards de dollars, dont 3.1 milliards en Ontario, 2.4 milliards en C.-B., 1.9 milliards au Québec et 1.7 milliards dans les territoires nordiques (voir Tableau 1 joint). Les données financières des provinces centrales et maritimes manquent pour compléter le portrait. Ces provinces représentent le tiers de la production minière au pays.
Lancée en 2002 avec l’appui des ministres des mines de partout au pays, INMOA est une initiative multipartite qui regroupe des représentants des gouvernements fédéral, provincial et territorial, de même que d’organismes non gouvernementaux. La mission d’INMOA est de promouvoir de meilleures pratiques et politiques afin de régler les problèmes associés aux sites miniers abandonnés au pays.
Pour information:
- Ugo Lapointe, MiningWatch Canada, c. (514) 708-0134
- Joan Kuyek, cofondatrice de MiningWatch et d’INMOA, c. (613) 795-5710