Québec autorise la plus grande mine de graphite du continent, collée sur le Parc national du Mont-Tremblant

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Coalition Québec meilleure mine

(Montréal/Saint-Michel-des-Saints) Une coalition d’élus, de citoyens et d’organismes regroupés sous la bannière de « Pour que le Québec ait meilleure mine! » dénonce la décision de Québec d’autoriser une méga mine à ciel ouvert en zone touristique, collée sur le Parc national du Mont-Tremblant et le Parc régional du Lac Taureau. Ils réagissent au décret d’autorisation de la mine de Nouveau Monde Graphite publié ce matin par Québec.

« Après l’analyse du décret, nous constatons que Québec a décidé de fermer les yeux sur plusieurs études manquantes concernant les risques de pollution de l’eau, la gestion de déchets acides et à l’impact de cette mine dans ce milieu hautement valorisé pour le tourisme », affirme Ugo Lapointe, porte-parole de la coalition et coordonnateur à MiningWatch Canada.

Le projet vise l’excavation d’une fosse à ciel ouvert de près de 2.7 km de longueur et génèrera plus de 107 millions de tonnes de déchets miniers, dont des millions de tonnes de résidus acides qui devront être entreposés à perpétuité dans le bassin versant du Parc régional du Lac Taureau. Nouveau Monde Graphite vise notamment à fournir le marché des voitures électriques.

Avis non suivis, promesses du ministre Fitzgibbon brisées

Daniel Tokatélof de l’Association de protection du Lac Taureau : « Québec n’a pas répondu aux avis du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) d’exiger toutes les études manquantes avant d’autoriser le projet. C’est extrêmement décevant et inquiétant pour la suite des choses. »

La coalition constate notamment que le décret ne fait aucune mention de l’absence d’acceptabilité sociale et de la division sociale localement, ni de l’opposition de la Nation Atikamekw de Manawan, qui revendique pourtant des droits ancestraux sur ce territoire. Le BAPE avait également recommandé à Québec d’agir sur ce front.

Le décret demande à la minière de déposer les études manquantes à une date ultérieure. Mme May Dagher de la Coalition des opposants à un projet minier en Haute Matawinie : « Cette décision est d’autant plus consternante que le ministre de l’économie, M. Fitzigibbon, nous avais promis dans le blanc des yeux que Québec suivrait tous les avis du BAPE avant d’autoriser un tel projet ».

Méga fosse, dynamitages, résidus acides : un précédent en zone touristique

« La décision de Québec d’autoriser une mine d’une telle envergure dans une zone touristique surprend des dizaines d’associations de lacs, de municipalités et de citoyens qui se mobilisent actuellement dans les régions des Laurentides, de Lanaudière et de l’Outaouais face à un boom de projets miniers de graphite », affirme Louis St-Hilaire du Regroupement pour la protection des lacs de la Petite Nation.

Denis Fillion, pro-maire de la petite municipalité de Grenville-sur-la-Rouge qui a subi une poursuite de 96 millions de la minière Canada Carbon en 2018, abonde dans le même sens : « Québec doit revoir la Loi sur les mines et les territoires incompatibles aux activités minières pour mieux baliser cette industrie ».=

En octobre dernier, de nombreux organismes et des élus ont co-signé une lettre ouverte afin que Québec mettre œuvre les « 3 principes pour que la transition ait meilleure mine ». M. Lapointe : « Si Québec prétend vouloir alimenter de façon responsable le marché des véhicules électriques avec ses ressources minérales, il est urgent de revoir ses lois afin de ne pas sacrifier des lacs, des collectivités et des territoires hautement valorisés pour le tourisme et d’autres économies locales ».

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La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! est un organisme bona fide fondé en 2008 et a pour mission de promouvoir de meilleures pratiques et politiques minières sur les plans social, environnemental et économique au Québec. Elle regroupe aujourd’hui une trentaine d’organismes qui représentent, collectivement, plus de 300 000 individus de partout au Québec. Les membres actuels de la coalition : Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) | Alternatives | Artistes pour la Paix | Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) | Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL) | Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) | Centrale des syndicats du Québec (CSQ) | Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté | Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) | Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs | Comité de vigilance de Malartic | Conseil centrale CSN de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec | Écojustice | Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs | Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs | Fondation Rivières | Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM | Groupe solidarité justice | Les AmiEs de la Terre du Québec | Justice transnationale extractive (JUSTE) | MiningWatch Canada | Minganie sans uranium | Mouvement Vert Mauricie | Nature Québec | Professionnels de la santé pour la survie mondiale | Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles | Regroupement pour la surveillance du nucléaire | Regroupement vigilance sur les mines en Abitibi-Témiscamingue | Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP) | Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) | Sept-Îles sans uranium | Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec) | Société pour vaincre la pollution (SVP) | Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) | Facebook

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