Mines : demande d’organismes pour retirer des titres miniers en Abitibi-Témiscamingue

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Médiat

Lydia Blouin, Médiat

projet authier eskers la motte
Photo : Comité citoyen de protection de l'eskers

Cinq organismes demandent au ministre de l’Énergie et des ressources naturelles, Jonatan Julien, de mettre fin aux activités minières ayant un impact sur les eskers de la région. En tout, 5161 claims (titres miniers) sont visés par cette demande, en plus des projets ne possédant pas de titres.

Une lettre officielle destinée directement au ministre a été envoyée conjointement par Québec Meilleure Mine, Eau Secours, Action boréale, le Regroupement vigilance mines de l’Abitibi et du Témiscamingue (Revimat) ainsi que par Mining Watch Canada à cet effet.

La demande est appuyée par les articles 82 et 304 de la Loi sur les mines. En effet, ces dernières permettent au ministre de retirer les droits de prospection, de recherche, d’exploration et d’exploitation minière pour des raisons d’intérêt public et d’utilité.

Les organismes soutiennent : « Bien qu’ils occupent moins de 7 % du territoire de la région, près de 60 % de la superficie des eskers est grevée entièrement ou en partie de claims. Le territoire visé par la demande des groupes représente à peine 4 % du territoire de la région, pour une superficie combinée de l’ordre de 2 600 kilomètres carrés. »

Rappelons que les basses-terres de l’Abitibi ne sont protégées qu’à 8,41%. Pourtant, le gouvernement promettait 17% d’aires protégées pour 2020 ainsi que 30% pour 2030.

Le regroupement d’organismes estime que la présence de mines sur le territoire est l’un des principaux freins à l’atteinte de ces objectifs. Mr Rodrigue Turgeon, avocat, coporte-parole de Québec meilleure mine et Coresponsable du programme national de MiningWatch Canada, souligne : « 5161 claims, ça peut sonner beaucoup, mais c’est bien peu à l’échelle de la région qui en compte plus de 28 000, et c’est le minimum pour réparer un non-sens historique. Il faut protéger ces eskers qui sont fragiles et uniques au monde à bien des égards. »

Rébecca Pétrin, directrice générale d’Eau Secours, Henri Jacob, président de l’Action boréale ainsi que Marc Nantel, porte-parole du Revimat, abondent aussi dans ce sens.

La demande est formulée peu de temps avant le forum Esker 2022, où les signataires seront présents. L’événement se tiendra à Val-d’Or les 26 et 27 mai prochains.

Le regroupement demande une réponse dans les 30 prochains jours de la part du ministre.

Publié originalement ici.