Par René Martel, La Sentinelle
Le Québec vit présentement un boom minier. Ce n’est pas sans précédent, c’est une situation qui se veut cyclique selon la valeur des métaux sur les marchés. Mais, en ce moment, il y a plus de 240 000 claims miniers dans la province, ce qui représente en superficie la grandeur de l’ile de Cuba à titre de comparatif. Des claims qui sont vendus sans avoir de consentement préalable.
Ce sont 71 % de la province qui sont ouverts à l’exploration minière et n’importe qui peut acquérir un claims minier sans consultation préalable. C’est une situation qui soulève des préoccupations et des enjeux mentionne Rodrigue Turgeon, coporte-parole de Québec à Meilleure Mine et coresponsable de programme canadien à MiningWatch Canada. « Le fait qu’il n’y ait pas de consultation pour attribuer ces claims pose problème. Ça peut amener à des situations de violation de sites traditionnels, de droits ancestraux ou carrément de la violation de traité », lance-t-il.
Le consentement
Les deux organisations ont fait, au courant de l’été dernier, un sondage auprès de la population québécoise pour avoir son opinion sur différents enjeux miniers dont l’acceptabilité sociale et le consentement. Il en ressort que 68 % de la population du Québec pense que toutes activités minières sur le territoire québécois devraient recevoir le consentement des communautés locales, des municipalités et surtout des nations autochtones. « Nous ne parlons pas ici de consultation mais bien de consentement. C’est un pas de plus », a lancé M. Turgeon. Il faut aller plus loin encore, pense-t-il. Il y a consultation, consentement et on doit viser la cogestion, la coplanification. Ce sont les gens qui occupent le territoire qui doivent organiser et décider de la suite des choses.
Pratique inacceptable
L’exploitation minière ne se fait plus comme elle se faisait il y a quelques années. Les moyens technologiques des compagnies minières sont plus importants et performants. La préoccupation de la société pour l’environnement a modifié les pratiques et apporté des améliorations, mais tout n’est pas parfait. M. Turgeon mentionne qu’il faut quand même jeter un regard critique sur le fait que les mines génèrent encore des millions de tonnes de déchets miniers. « De plus, la tendance est vers des mines à ciel ouvert qui génèrent encore plus de déchets et il y a des pratiques qui sont encore inacceptables et qui continuent d’être utilisées. »
Une pratique qui est inacceptable, selon lui, mais qui est encore utilisée, c’est celle qui consiste à entreposer des déchets miniers dans des milieux naturels sensibles comme des lacs. On comprendra que la population en général est en désaccord avec cette pratique et veut la bannir. Pourtant, selon M. Turgeon, c’est une pratique qui est mise à l’avant-plan dans un régime où l’on vise toujours à maximiser les profits. « Que ce qu’on fait avec les déchets miniers, on ne mine pas juste du minerai, on mine surtout des déchets. » Par exemple, pour une mine d’or, on entend souvent l’expression 1 gramme par tonne pour exprimer le rendement. Mais pour une tonne d’or, on génère un million de tonnes de déchets. Sans parler de la roche stérile qu’il faut miner pour rejoindre les veines d’or.
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