(Montréal) Alors que débute la quatrième semaine de la campagne électorale, une coalition d’organismes locaux et nationaux annonce que la mobilisation face au boom de claims miniers dans le sud du Québec s’élargit et s’étend aujourd’hui à une dizaine de MRC représentant 142 municipalités dans 5 régions administratives du Québec (voir la liste ci-dessous). Toutes appellent Québec à revoir la Loi sur les mines et les orientations gouvernementales en matière de « territoires incompatibles avec l’activité minière » (TIAM).
« Après les récents cas du Mont Rigaud, des claims dans le parc régional Kiamika et des forages miniers en plein cœur d’une zone récréotouristique à Lac-des-Plages, M. Legault et tous les partis ne peuvent plus ignorer cet enjeu qui indigne et qui prend de l’ampleur chaque semaine », insiste M. Louis St-Hilaire du Regroupement pour la protection des lacs de la Petite-Nation, à l’origine du mouvement citoyen.
« Il y a un consensus pour développer intelligemment les ressources minérales du Québec, affirme M. Ugo Lapointe de la Coalition Québec meilleure mine, mais pas en sacrifiant les zones touristiques, les lacs, les sources d’eau potable et les milieux naturels hautement valorisés ».
Rappelons qu’une carte publiée en août révèle un boom de claims miniers autour du Mont Tremblant et dans le sud du Québec variant de 49,1% à 408% au cours des 18 derniers mois, selon les régions. « Ce sont désormais plus de 15 000 titres miniers qui couvrent le sud du Québec, précise M. Lapointe. Et cette tendance risque de s’aggraver avec la demande mondiale pour les minéraux. De là l’urgence d’un moratoire le temps de revoir les règles afin de protéger nos milieux sensibles ».
Début du congrès des municipalités le 22 septembre
Les organismes suivront avec attention les développements autour de cet enjeu lors du 80e congrès de la Fédération québécoise des municipalités qui débutera ce jeudi 22 septembre, 2022. Un récent sondage Léger indique qu’une forte proportion de la population demande « d’interdire tout projet minier dans des zones touristiques ou de villégiature » (75%) et « d’exiger le consentement des populations locales (municipalités, Nations autochtones) avant d’autoriser toute activité minière sur leur territoire » (78%). La quasi-totalité (89%) demande « d’interdire le rejet de déchets miniers dans tout lac, rivière ou milieu écologique sensible ».