Mine Canadian Malartic: pas d'expansion sans revoir les normes, dit la Coalition

Source:
MiningWatch Canada – Coalition Québec Meilleure Mine

Québec - La Coalition Québec meilleure mine oppose une fin de non-recevoir au projet d'expansion massive de la mine Canadian Malartic, dont l'étude d'impact a été rendue publique hier. La mine actuelle a reçu 171 avis d’infractions environnementales en date d’octobre 2015, représentant plus de 2000 manquements aux normes depuis son autorisation en 2009. La Coalition juge essentiel que l'encadrement des mines à ciel ouvert et l'application des lois et règlements soient revus en profondeur avant de penser à un quelconque agrandissement.

« Il en va de la crédibilité du Québec en matière de protection de l’environnement, des populations affectées, et de la mise en application de ses propres lois » affirme Dominique Bernier, coordonnatrice et coporte-parole de la Coalition.

La mine de faible teneur en or est déjà la plus grande mine à ciel ouvert en milieu habité au pays. Le projet d’expansion doublerait le volume de la fosse, laquelle atteindrait désormais une longueur de 3,5km, et nécessiterait le déplacement de la route transcanadienne 117.

Urgence de revoir les normes qui encadrent les mines à ciel ouvert

« Après plus de 2000 manquements aux normes, deux rapports très sévères de la Santé publique publiés en 2015, et alors que des centaines de résidents de Malartic envisagent maintenant un recours collectif face aux impacts qu’ils subissent, il est plus que temps que le gouvernement du Québec agisse et revoit les normes qui encadrent les mines à ciel ouvert au Québec »affirme Me Nicole Kirouac, du Comité de vigilance de Malartic.

« Il faut exiger des zones tampons entre ce type de mines et les citoyens ou les milieux écologiques sensibles. Il faut aussi renforcer les vieilles normes désuètes reliées au bruit, à la force des dynamitages quotidiens, et aux tonnes de poussières polluantes émises par les mines à ciel ouvert. Certaines de ces normes datent de plus de 20 ou 30 ans, ou ne sont plus du tout adaptées aux connaissances scientifiques d’aujourd’hui » insiste Ugo Lapointe, coordonnateur de MiningWatch Canada et co-porte-parole de la Coalition.   

La santé et le bien-être des populations avant les profits

L’enquête de la Direction de la Santé publique publiée en septembre 2015 fait état d’impacts importants à la population, dont le tiers des répondants affirment être « dérangés » à « fortement dérangés » par le bruit, les poussières, les dynamitages et autres nuisances occasionnées par la mine. L’enquête révèle que cette proportion double dans les quartiers les plus rapprochés de la mine: jusqu’à 54% pour le bruit, 74% pour la poussière et 78% pour les dynamitages (Figures 61, 70 et 71). Le tiers des répondants affirment également vouloir déménager. Malartic compte aujourd’hui une population d’environ 3200 personnes, en baisse de près de 10% depuis l’autorisation de la mine en 2009.

À l'origine, l'autorisation permettait d’extraire 120 000 tonnes par jour pendant 9 à 10 ans, incluant environ 55 000 tonnes de minerai, pour un total d’environ 500 millions de tonnes pour la durée de la mine. Le projet d’expansion proposé actuellement résulterait en une exploitation totale de plus de 1 milliards de tonnes de roches, soit le double du plan original. Le taux d’extraction actuelle est d’environ 220 000 tonnes par jour, soit près du double de l’autorisation de 2009.

« Tant que le gouvernement du Québec n’agira pas pour renforcer les normes et mieux protéger la santé, l’environnement et le bien-être des populations affectées par les mines à ciel ouvert, nous nous opposerons à tout projet d'expansion de la mine Canadian Malartic » affirme Marc Nantel, du Regroupement vigilance sur les mines en Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT).

« Aucune retombée économique ne peut justifier le non-respect des lois et des normes. Tolérer cette situation envoie un très mauvais signal à l’ensemble des industries et, surtout, à l’ensemble des populations affectées par des projets polluants au Québec » conclut Dominique Bernier.

Rappelons que d’autres projets de mines à ciel ouvert sont actuellement proposés en milieux habités ou sensibles au Québec, dont le projet Mine Arnaud à Sept-Îles, Royal Nickel à Launay, Gold Billion à Rouyn-Noranda.

Références :

Pour informations:

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La coalition Pour que le Québec ait meilleure mine! a vu le jour au printemps 2008 et est aujourd’hui constituée d’une trentaine d’organismes représentant collectivement plus de 250 000 membres partout au Québec. La coalition s’est donnée pour mission de revoir la façon dont on encadre et développe le secteur minier au Québec, dans le but de promouvoir de meilleures pratiques aux plans social, environnemental et économique. Site : www.quebecmeilleuremine.org.

Les membres actuels de la coalition : Action boréale Abitibi-Témiscamingue (ABAT) ▪ Alternatives ▪ Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) ▪ Association de protection de l’environnement des Hautes-Laurentides (APEHL) ▪ Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) ▪ Centrale des syndicats du Québec (CSQ) ▪ Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté ▪ Coalition de l’ouest du Québec contre l’exploitation de l’uranium (COQEU) ▪ Coalition Stop Uranium de Baie-des-Chaleurs ▪ Comité de vigilance de Malartic ▪ Écojustice ▪ Eco-vigilance Baie-des-Chaleurs ▪ Environnement Vert Plus Baie-des-Chaleurs ▪ Fondation Rivières ▪ Forum de l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM ▪ Groupe solidarité justice ▪ Les AmiEs de la Terre de Québec ▪ Justice transnationale extractive (JUSTE) ▪ MiningWatch Canada ▪ Minganie sans uranium ▪ Mouvement Vert Mauricie ▪ Nature Québec ▪ Professionnels de la santé pour la survie mondiale ▪ Regroupement citoyen pour la sauvegarde de la grande baie de Sept-Îles ▪ Regroupement pour la surveillance du nucléaire ▪ Réseau œcuménique justice et paix (ROJeP) ▪ Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE) ▪ Regroupement Vigilance Mines Abitibi-Témiscamingue (Revimat) ▪ Sept-Îles sans uranium ▪ Société pour la nature et les parcs (SNAP-Québec) ▪ Société pour vaincre la pollution (SVP) ▪ Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ). Tous nouveaux membres bienvenus.