Aujourd’hui, le gouvernement a omis d’agir pour mettre un frein aux violations des droits de la personne et des normes environnementales commises par les entreprises canadiennes à l'étranger. Dans le document
L’exploitation minière dans les pays en développement et la responsabilité sociale des entreprises, publié aujourd’hui, le gouvernement a écarté les recommandations proposées par le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international (CPAECI) visant à adopter des mesures réglementaires concrètes. Il continue d’invoquer les codes de conduite volontaires.
« Les codes de conduite volontaires ne fonctionnent pas. Il est temps que le gouvernement soit sérieux et adopte un mandat législatif qui tienne les sociétés minières canadiennes responsables des violations des droits de la personne et des normes environnementales qu’elles commettent dans d’autres pays », affirme Ian Thomson de KAIROS. « Sinon, ce n’est rien de moins qu’un soutien tacite au maintien du statu quo. »
Au cours des dernières années, certaines sociétés canadiennes ont vu leur nom associé à des allégations de migrations forcées, de pollution des terres et des eaux, de soutien à des régimes de répression, de violation des droits des travailleurs et des Autochtones et d'agressions, parfois même mortelles, perpétrées par des forces de sécurité.
« Le gouvernement du Canada a raté une occasion de faire preuve de leadership sur la scène mondiale. Il a préféré la solution facile et n’a pas su joindre le geste à la parole » affirme Karyn Keenan, militante responsable de la surveillance de l’industrie minière pour Les amis de la terre.
Dans un rapport publié en juin, le CPAECI « s’inquiète de constater que le Canada n’a pas encore adopté de lois pour garantir que les activités des entreprises minières canadiennes dans les pays en développement respectent les normes sur les droits de la personne, notamment sur les droits des travailleurs et des populations autochtones »
« Le Comité a été informé que des sociétés minières canadiennes laissent des régions dévastées derrière elles dans différents pays du monde, et a demandé que le gouvernement enquête notamment sur les agissements de TVI Pacific aux Philippines », affirme Catherine Coumans de Mines alerte Canada. « Le gouvernement a laissé tomber le Parlement et les Autochtones Subanon qui sont venus des Philippines pour témoigner devant le Comité ».
Bien que la réponse du gouvernement montre le besoin d’agir pour contrer les répercussions dévastatrices du secteur minier, il rejette les recommandations du comité parlementaire qui auraient permises de tenir les sociétés responsables et d’obliger le Canada à respecter les droits de la personne et les normes environnementales. Cependant, le gouvernement s’est engagé à participer à un certain nombre de tables rondes multilatérales.
Émis par :
- Conseil canadien pour la coopération internationale
- Les amis de la terre Canada
- Initiative d'Halifax
- KAIROS: Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice
- Entraide missionnaire
- Mines alerte Canada
Pour tout renseignement joindre : Katia Gianneschi, Conseil canadien pour la coopération internationale, Relations avec les médias. Tél. : (613) 241-7007, poste 311
À l’attention des rédacteurs en chef : Melizel F. Asuncion (Philippines), César Padilla (Chili) et Abdulai Darimani (Ghana), représentants de communautés victimes d’abus de la part de sociétés minières canadiennes, sont à Ottawa et prêts à accorder des entrevues au cours de la semaine du 17 au 21 octobre 2005.