Des citoyens de Madagascar en colère contre la minière canadienne DNI Metals

Des citoyens, propriétaires, fermiers et agriculteurs de Vohitsara au Madagascar, dans l’est du pays et près de Brickaville, exigent que la minière DNI Metals Inc. cesse immédiatement ses travaux sur leurs terrains et les indemnisent pour les nombreux dégâts causés à leurs récoltes, élevages, aquacultures, arbres, dommages que l'entreprises a reconnus et pour lesquels les citoyens n'ont jamais consentis.

Des organisations de société civile et des média malgaches ont confirmé que la société DNI Metals a entrepris des forages portant atteinte aux terrains des citoyens, et ce, sans leur accord. Dans d'autres cas, des citoyens, mal informés, auraient signé avec l'entreprise des accords avec des conditions vagues et inadéquates qui ne respectent pas les standards minimum de justice.

L’entreprise avait débuté un inventaire des dégâts conjointement avec les citoyens de Vohitsara en juillet, mais cet inventaire n’a jamais été achevé. L'entreprise avait précédemment fait son propre inventaire, sans la présence des propriétaires terriens ou d’observateurs indépendants.

Les villageois ont aussi rapporté qu’ils ont été intimidés et harcelés par des salariés DNI Metals et par des représentants gouvernementaux quand ils ont tenté d'arrêter les opérations non autorisées et d'obtenir des correctifs et des indemnisations pour les dommages subits. Le 7 septembre 2017, trois villageois, qui avaient dénoncé les activités de DNI Metals et avaient refusé de signer des accords avec l'entreprise, ont été placés sous assignation à domicile par la police, et ce, pendant trois jours alors qu'aucune charge ne pèsait contre. Ils ont été libéré de leur assignation le 10 septembre.

« Nous nous inquiétons beaucoup de ces arrestations arbitraires, aussi bien que du fait que la police empêche les populations locales d'accéder à leurs propres terrains et demeurent, où DNI Metals travaille activement sans leur accord», mentionne  le porte-parole de MiningWatch Canada, Jamie Kneen.

DNI Metals refuse tous les abus présumés et les irrégularités et maintient que la société a été exemplaire dans sa responsabilité sociétale.

DNI Metals prétend adhèrer aux normes CSR les plus hautes. « Nous invitons donc l’entreprise à tenir parole et de s’abstenir d'accéder aux terrains des citoyens, fermiers, propriétaires et occupants du territoire sans leur accord, et à payer les réparations justes du préjudice et des dégâts causés», indique Jamie Kneen. « L’entreprise ne devrait pas opérer sans l'accord des propriétaires affectés».

Des médias malgaches ont rapporté que malgré les affirmations de l’entreprise indiquant avoir un permis d’exploitation, le Ministère Malgache des Mines et du Pétrole confirme que ce n'est pas le cas et ne possède qu'un permis d’exploration.

Des organisations malgaches, dont Solidarité des Intervenants sur le Foncier/Sehatra lombonana ho an’ny Fananantany (SIF), rapportent également que l’Office national de l’Environnement a refusé de donner une autorisation environnementale à l'entreprise DNI Metals.

Les populations locales continuent d'affirmer qu'elles n'ont pas été consultés quant aux impacts environnementaux et sociaux avant le début des activités d’exploration.

Bien que les entreprises minières canadiennes ne sont pas encore tenues de respecter les lois minières et environnementales canadiennes lorsqu'elles opèrent à l'international, elles sont tenues de respecter d'autres lois, telles que la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers, les diversese conventions internationales que le Canada a signé concernant l'obligation de respecter les droits de la personne, de même que la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones--incluant le consentement préalable, libre et éclairé.

Plus d’informations : Jamie Kneen, coordonnateur de communications, MiningWatch Canada, +1 (613) 569-3439

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