(Agence Ecofin, 11 février 2020) - Un groupe de sept Tanzaniens originaires de North Mara a intenté une action en justice devant la Haute Cour de Londres contre le géant minier Barrick. Ils sont représentés par le cabinet britannique Hugh James, et accusent la filiale tanzanienne de la compagnie de graves violations des droits de l’homme.
Parmi les plaignants se trouve le père d’une fillette de 9 ans qui affirme que « sa fille a été renversée et tuée par un véhicule appartenant aux propriétaires de la mine en juillet 2018 ». Un autre plaignant âgé de 16 ans indique que les forces de sécurité de la mine ont tiré sur lui avant de le battre.
Ce n’est pas la première fois qu’Acacia Mining, dissoute dans le cadre du règlement d’un litige avec l’État tanzanien, se retrouve au centre d’une affaire de violation de droits de l’homme. MiningWatch Canada et RAID, deux firmes de surveillance ont documenté 22 meurtres et 69 blessures dans ou près de la mine entre 2014 et 2016, tandis qu’une enquête parlementaire tanzanienne de 2016 aurait reçu des rapports de 65 tués et 270 blessés par la police, selon Mining Weekly.
Par ailleurs, cette plainte intervient quelques semaines seulement après le règlement des litiges entre l’État tanzanien et Barrick. Les deux parties ont officialisé en janvier dernier la création d’une nouvelle entité (Twiga Minerals), qui s’occupera de l’exploitation des mines d’or de North Mara, Bulyanhulu et Buzwagi. Il faut croire que pour le géant minier, se débarrasser complètement des « fantômes » d’Acacia Mining ne sera pas une tâche aussi facile qu’espérée.
Publié par Agence Ecofin.