(Ottawa, Québec) Québec Meilleure Mine (QMM) et MiningWatch Canada (MWC) dénonce la décision du gouvernement du Québec d’affaiblir les normes de qualité de l’atmosphère relatives au nickel. Cette décision, qui fait suite à des années de pression de la part de lobbies miniers, va à l’encontre de l’avis des 18 Directions de santé publique du Québec, de la Ville de Québec et des nombreux organismes citoyens et environnementaux qui ont participé aux consultations publiques en février dernier.
« Après deux ans de pandémie à nous répéter constamment d’écouter la santé publique, c’est tout le contraire que vient de faire le gouvernement. Il vient de jeter aux poubelles l’avis unanime des 18 Directions de santé publique en s’agenouillant devant des lobbies miniers qui ne cherchent qu’à accroître leurs profits », déplore Rodrigue Turgeon, avocat, coresponsable du programme national à MiningWatch et coporte-parole de Québec meilleure mine.
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MELCC) quintuple ainsi les émissions journalières permises de nickel et de ses composés cancérigènes en faisant passer la norme de 14 ng/m3 à 70 ng/m3. L’ajout d’une norme annuelle de 20 ng/m3 demeure de deux à dix fois plus permissive que les normes déjà appliquées dans plusieurs juridictions à l'internationale, dont l’Australie de l’Ouest, le Vermont, la Californie, le Michigan, la Norvège, ainsi que celles recommandées par l’Organisation mondiale de la santé et de l’Agence de protection environnementale des États-Unis.
“Les impacts de la décision se feront sentir partout où se trouvent des sources industrielles émettrices de nickel, s’inquiète Ugo Lapointe, consultant en Production et consommation responsables des minéraux et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, de la capitale nationale jusqu’au Nunavik, en passant par l’Abitibi, la Montérégie, le Saguenay, Chaudière-Appalaches et le Centre-du-Québec. Plutôt que d’assouplir les normes, le gouvernement devrait exiger que l’industrie investisse d’abord dans des technologies pour réduire la pollution de l’air.”
“L’industrie et le gouvernement tiennent un double discours,” dénonce Rodrigue Turgeon. “D’un côté, on nous vend des “mines vertes” et des “minéraux d’avenir” dans des annonces publicitaires à la télévision, et de l’autre on assouplit des normes et on permet à des minières de polluer davantage. C’est totalement incohérent et contraire à l’image verte qu’on tente de vendre.”
Les organismes déplorent que l’assouplissement de la norme du nickel s’ajoute à d’autres décisions récentes du gouvernement qui sont contraires à la protection de la santé et de l’environnement, dont celle de permettre à une minière de déverser ses résidus miniers dans des lacs au Québec. Voir le mémoire déposé par les organismes dans le cadre des consultations menées par le MELCC en février 2022.
Pour information:
- Me Rodrigue Turgeon, M.S.V.D., J.D., Co-responsable du programme national, MiningWatch Canada, Coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, (819) 444-9226, [email protected]
- Ugo Lapointe, B.Sc.H., Cofondateur et coporte-parole de la Coalition Québec meilleure mine, Consultant | Production et consommation responsables des minéraux, (514) 708-0134, [email protected]
Fondée en 2008, Québec meilleure mine a pour mission de promouvoir de meilleures pratiques sociales, environnementales et économiques au Québec. La Coalition regroupe aujourd’hui une quarantaine d’organismes qui représentent collectivement plus de 300 000 individus de toutes les régions du Québec, dont des organismes citoyens, environnementaux, syndicaux, universitaires et des associations de médecins.
Fondé en 1999, MiningWatch Canada regroupe aujourd’hui une trentaine d’organismes membres qui représentent, collectivement, plusieurs centaines de milliers d’individus de partout au Canada. Depuis 20 ans, MWC est devenu un acteur incontournable avec plus de 200 enquêtes, interventions, rapports et actions juridiques sur autant de projets miniers à l’échelle nationale et internationale.