Représentantes autochtones Xinka demandent au Canada de respecter leur autodétermination face à une mine canadienne au Guatemala

Source:
MiningWatch Canada et Earthworks

(Ottawa) Aujourd'hui, deux déléguées du Parlement Xinka du Guatemala ont tenu une conférence de presse sur la Colline du Parlement pour demander au gouvernement canadien et à la société minière Pan American Silver, basée à Vancouver, de respecter la décision du peuple Xinka d'exiger la fermeture définitive de la mine Escobal, conformément à son droit à l'autodétermination en vertu de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (Déclaration des Nations Unies).

Le 8 mai, le peuple Xinka a annoncé son refus catégorique de consentir à la réouverture de la mine, à l'issue d'un processus de consultation judiciaire qui a duré sept ans. Pourtant, Pan American Silver, la société minière basée à Vancouver qui possède la mine Escobal, continue d'ignorer la décision du peuple Xinka de refuser de donner son consentement et présente de manière trompeuse le processus de consultation comme un dialogue entre la société, les autorités guatémaltèques et le peuple Xinka en vue d’une éventuelle réouverture de la mine.

« Il ne s'agit pas et il n'a jamais été question d'un processus de négociation », a déclaré Marisol Guerra, présidente de la Commission des femmes Xinkas. « Le peuple Xinka a participé de bonne foi à la consultation. Nous avons décidé que nous n'avions pas besoin de la mine ; nous avons besoin d'eau propre et abondante, de terres, de santé et de paix sur notre territoire traditionnel. »

Face au mépris flagrant de l'entreprise pour la décision des Xinkas, les dirigeantes Xinkas sont retournées au Canada pour la deuxième fois cette année afin de tirer la sonnette d'alarme sur la mauvaise foi de l'entreprise et de rencontrer des parlementaires, des dirigeants autochtones et des organisations de la société civile à Halifax, Fredericton, Toronto, Peterborough et Ottawa.

« Nous appelons les autorités canadiennes à exprimer publiquement leur soutien à notre droit à l'autodétermination et à notre décision de refuser notre consentement à la mine Escobal », a déclaré Marta Muñoz, déléguée au processus de consultation. « Le Canada doit également mettre en œuvre les lignes directrices Voix à risque en faveur de notre sécurité et de notre sûreté en tant que défenseuses de la terre, du territoire et de l'environnement. Aujourd'hui plus que jamais, nous craignons des représailles en raison de notre décision de protéger nos terres et notre eau. »

« L'aboutissement de ce processus de consultation historique intervient à un moment où les droits des peuples autochtones au Canada et dans le monde sont de plus en plus menacés par une nouvelle vague d'accélération et de déréglementation dans l'industrie minière », explique Viviana Herrera, coordinatrice pour l'Amérique latine chez MiningWatch Canada. « Pourtant, poursuivre des projets miniers contre la volonté des nations autochtones est la recette idéale pour un conflit à long terme, ce qui est exactement ce que nous observons au Canada avec les campements de résistance qui se poursuivent dans la région dite du « Ring of Fire » et les manifestations importantes contre la Loi visant bâtir le Canada au fédéral, et la Loi de 2025 pour protéger l’Ontario en libérant son économie au niveau provincial.»

La consultation ordonnée par le tribunal s'est heurtée à de nombreux obstacles, notamment la cooptation du système judiciaire du pays, ainsi que le harcèlement, les menaces et les attaques persistantes contre les dirigeants et les membres de la communauté Xinka. Il convient de noter que le dernier président du Parlement Xinka et sa famille ont fui le pays à la fin de l'année dernière, tout comme d'autres personnes qui ont quitté le pays par crainte pour leur vie.

« Le gouvernement canadien a le devoir international de protéger les droits des autochtones et la responsabilité de demander des comptes aux entreprises canadiennes lorsqu'elles enfreignent ces droits. Le gouvernement doit adopter une position ferme en faveur de l'autodétermination des autochtones en affirmant que Pan American Silver doit respecter le refus clair du consentement du peuple Xinka et fermer définitivement ses activités à la mine Escobal », a déclaré Aidan Gilchrist-Blackwood du Réseau canadien sur la responsabilité des entreprises.

« La décision du peuple Xinka est claire : la mine Escobal, propriété de la société canadienne Pan American Silver, doit être fermée. Je suis en solidarité avec leurs efforts. Nous n'accepterons jamais qu'une entreprise canadienne continue de violer les droits humains du peuple Xinka et de faire courir un grave risque environnemental aux écosystèmes situés à proximité de la mine », a déclaré Elizabeth May, cheffe du Parti vert.

Regarder la conférence de presse ici. 

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