Recrudescence de la violence à la mine Porgera, une filiale de Barrick : les Autochtones d’Ipili dépêchent un envoyé spécial de la Papouasie-Nouvelle-Guinée au Canada

(Ottawa) La mine de Porgera, une filiale de Barrick Gold en Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) a longtemps été associée à une extrême violence contre les hommes et les femmes de la région par le service de sécurité de la mine et la police d’État. Le niveau de violations des droits de la personne à la mine a de nouveau grimpé cette année.

En avril, le gouvernement de la PNG a une fois de plus dépêché la police d’État et l’armée à Portega pour traiter de l’incapacité de Barrick lorsqu’il s’agit d’empêcher la population locale déplacée par la mine de pénétrer dans la fosse contaminée par l’écoulement de résidus miniers non confinés dans une tentative désespérée de survivre misérablement des résidus du minerai aurifère.

En juin, Mines Alerte rendait compte de l’incendie de maisons du clan Tiene du village de Wingima, adjacent à la mine, et des violations des droits de la personne connexes telles que le viol de femmes de la région par la police d’État. Il s’agissait d’une répétition du même genre d’incendies de masse des maisons de Tiene et d’autres clans vivant à proximité de la mine par la police d’État en 2009, dont Mines Alerte avait fait rapport et qu’Amnistie internationale avait documentée.

En juillet, selon le Rapport constabulaire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Wasato Kaipas, âgé de 26 ans, a été « assassiné » par le « service de sécurité de la mine ». Toujours selon le rapport, il a été « abattu d’une balle dans la tête ». Il est mort instantanément alors qu’il tentait de fuir le site minier de Barrick, à la PNG. 

« Combien d’autres de nos femmes seront violées, combien de nos hommes seront abattus et combien de nos maisons seront brûlées avant que Barrick se décide enfin à faire ce que nous exigeons depuis des années » demande Jethro Tulin de la Porgera Alliance, une organisation sur les droits de la personne, à base populaire. « Barrick doit relocaliser les gens hors de l’aire faisant l’objet d’un bail spécial afin qu’ils n’aient plus à vivre autour de la fosse et parmi les déchets dangereux déversés par la mine ».

« La réaction de Barrick à des années de violations des droits de la personne flagrantes par son service de sécurité à Porgera a été de payer des experts-conseils comme BSR et le Fonds pour la paix pour la production de rapports privés et de faire appel aux services de Avanzar LLC, pour évaluer, à l’interne, les risques fondés sur les droits de la personne pour son Bureau des affaires juridiques » a déclaré Catherine Coumans de Mines Alertes. « Pendant qu’ils effectuent ces évaluations des droits de la personne en extirpant de l’information auprès de la population locale, ils n’ont pas de temps à consacrer aux victimes des violations des droits de la personne et ces abus se poursuivent sans relâche ».     

Pendant son séjour au Canada, Jethro Tulin rencontrera les points de contact nationaux du gouvernement canadien pour les principes directeurs de l’OCDE, des experts canadiens des droits de la personne et des ONG, ainsi que des citoyens canadiens à Ottawa, Montréal et Toronto.

À New York, Jethro Tulin participera à la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, une assemblée générale de haut niveau des Nations Unies.

Renseignements :

Jethro Tulin, Porgera Alliance, (675) 728-17336, jctulin(a)gmail.com

Catherine Coumans, Mines Alerte, (613) 569-3439, catherine(a)miningwatch.ca

Documents connexes : les documents suivants ont été fournis par la famille de Wasato Kaipas pour conscientiser le public sur son assassinat et sur la violence faite par le service de sécurité de la mine à Porgera. La famille demande d’être indemnisée pour sa mort.

Rapport constabulaire de la Papouasie-Nouvelle-Guinée

Royal Papua New Guinea Constabulary Crime Report, page 1

Royal Papua New Guinea Constabulary Crime Report, page 2

Rapport d’autopsie de l’Hôpital de Porgera

Porgera Hospital Autopsy Report

Photos du défunt

Wasato Kaipas - image provided by his familyWasato Kaipas - image provided by his family