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Billet de blog

Lettre Ouverte: 27 organisations canadiennes appuient le droit des peuples autochtones Xinka à l'auto-détermination sur la mine Escobal de Pan American Silver

Nous, les organisations de la société civile canadienne soussignées, souhaitons exprimer notre profonde solidarité avec le peuple Xinka et leur lutte pour l'autodétermination concernant l'avenir de la mine Escobal, propriété de Pan American Silver, basée à Vancouver. 

Le peuple autochtone Xinka a refusé de donner son consentement à la reprise de l'exploitation de la mine, à l'issue d'un processus de consultation qui a duré sept ans et qui avait été ordonnée par la Cour constitutionnelle du Guatemala en septembre 2018.

Le parlement Xinka a rendu sa décision publique lors d'une conférence de presse devant le palais présidentiel guatémaltèque le 8 mai 2025 et a demandé que les résultats soient respectés.

Après une analyse approfondie des impacts réels et prévus de la mine, le Parlement Xinka du Guatemala a conclu dans son communiqué de presse : « Il est clair que l'État n'a pas été en mesure de garantir nos droits à la santé, à la vie, à un environnement sain, à l'eau, au logement, à la liberté d'expression, à l'identité, à notre langue, à notre culture et à notre territoire. Pour cette raison, le peuple Xinka ne consent pas au projet minier « El Escobal ». 

Après une consultation difficile de sept ans, marquée par l’exclusion des délégués xinkas pendant deux ans, par le manque de coopération totale de l’entreprise et du gouvernement guatémaltèque pour une évaluation approfondie des impacts actuels et potentiels de la mine, y compris le fait de ne pas avoir fourni les fonds nécessaires pour financer une équipe d'experts techniques chargée d'aider les Xinka, comme l'avait ordonné la Cour constitutionnelle, par l’intimidation, par les tentatives de coercition, les menaces et la meurtre d’un membre Xinka, les communautés xinkas continueent de défendre l’eau et la vie plutôt que l’exploitation minière.

Depuis 2011, un mouvement dirigé par la Résistance pacifique de Santa Rosa, Jalapa et Jutiapa s'est organisé pour s'opposer pacifiquement à la mine d'argent d'Escobal en raison de préoccupations concernant la contamination et l'épuisement de l'eau dans cette région essentiellement agricole, ainsi que des impacts sociaux, culturels et spirituels et le manque de respect pour leur autodétermination.

La mine d'Escobal a été mise en service de force début 2014, à la suite d'une campagne de persécution juridique, de surveillance militaire, de répression policière et d'attaques provenant d’agents de sécurité privée qui a culminé par un état de siège militaire à peu près au moment où le ministère de l'Énergie et des Mines a approuvé le permis final pour la mine et a rejeté les plaintes de la communauté qui avaient été déposées en vertu de la loi sur les mines. À ce moment-là, des dizaines de milliers de personnes avaient voté lors de référendums municipaux et communautaires contre l'installation de la mine.

Depuis juin 2017, la Résistance pacifique a maintenu deux camps de résistance ouverts 24 heures sur 24 pour manifester son opposition permanente à la mine. Les camps visent également à garantir le respect de la décision de la Cour suprême de 2017 et 2018 ordonnant la suspension du projet en raison de l’absence de consultation préalable et discrimination.

La mine Escobal est une mine d'argent souterraine située dans le sud-est du Guatemala. La mine a été mise en service par Tahoe Resources et appartient actuellement à la société minière canadienne Pan American Silver qui est cotée aux bourses de Toronto et de New York.

Nous, organisations de la société civile et représentants de mouvements sociaux, sommes solidaires du Parlement xinka. Nous appelons les autorités guatémaltèques, le gouvernement canadien et Pan American Silver à :

  • Affirmer les droits collectifs du peuple xinka au consentement libre, préalable et éclairé, à l'autodétermination et à l'autonomie, conformément à la décision de la Cour constitutionnelle de 2018 et au droit international, en respectant les résultats du processus de consultation.
  • Assurer la sûreté et la sécurité des défenseurs Xinka et des membres du Parlement Xinka du Guatemala, y compris dans le cas du Canada, prendre les mesures nécessaires conformément aux Voix à risque : Lignes directrices du Canada pour le soutien des défenseurs des droits de la personne.

Signataires, 

  1. Réseau canadien sur la reddition de compte des entreprises (RCRCE)
  2. Americas Policy Group (APG) / Groupe d'orientation politique pour les Amériques (GOPA)
  3. Common Frontiers
  4. MiningWatch Canada
  5. Indigenous Law Research Unit 
  6. Le Journal des Alternatives
  7. Grandmothers Advocacy Network
  8. Laboratoire Lagopède, UQAC
  9. Rights Action
  10. Mining Injustice Solidarity Network
  11. Shake Up The Establishment 
  12. Le Groupe de Recherche Interdisciplinaire sur les Territoires d'Extractivisme (GRITE) 
  13. Victoria Central America Support Committee (VCASC) 
  14. Mining Justice Action Committee, Victoria, BC
  15. Victoria Peace Coalition, Victoria, BC 
  16.  Mining Justice Alliance
  17.  BC Casa-Cafe Justicia
  18. Codevelopment Canada
  19. Inter Pares
  20. Comité pour les droits humains en Amérique latine (CDHAL)
  21. Maritimes-Guatemala Breaking the Silence Network
  22. Breaking the Silence North Shore Nova Scotia Committee
  23. Breaking the Silence Antigonish Committee
  24. Antigonish committee of Breaking the Silence 
  25. BTS-Fredericton local committee
  26. Martha Justice Ministry, Sisters of St. Martha
  27. Atlantic Regional Solidarity Network