Le mercredi 7 juin, à environ 19h30, à San José Nueva Esperanza, San Miguel Ixtahuacán, département de San Marcos, Diodora Antonia Hernández Cinto a reçu un impact de balle par un inconnu. Deux jeunes hommes non identifiés se sont présentés devant chez elle, dans l'obscurité, en demandant l'hospitalité. Face son refus, ils lui ont demandé de leur vendre une tasse de café. Quand doña Diodora allait leur donner les cafés, l'un deux a tiré sur elle au niveau de la tête, blessant la femme à l'oeil droit et provoquant une importante perte de sang. Ensuite, les deux hommes sont partis en courant en direction de la communauté voisine de San José Ixcaniche. Doña Diodora a alors été emmenée au centre de santé de San Miguel Ixtahuacán, avec d'être transférée à l'hôpital de San Marcos puis, à l'hôpital Rososevelt de Guatemala Ciudad, où elle a été opérée dimanche 11 juin. Ses jours ne sont pas en danger mais l'on ignore encore les possibles séquelles de la blessure.
En outre, à environ 23h30 le même jour, au moment où les personnes qui s'étaient réunis en solidarité avec Doña Diodora sont revenues à la communauté d'Agel, deux tirs d'armes automatiques ont été entendus à environ 50 mètres de leurs maisons.
Jusqu'à présent, ni la Police Nationale Civile (PNC), ni le Ministère Public (MP) n'ont commencé leur travail d'enquête sur ce cas, malgré un dépôt de plainte au Ministère Public de San Marcos, nºMP166-2010-2818, réalisé le 8 juin 2010.
Doña Diodora Antonia Hernández Cinto fait partie du mouvement de résistance contre les violations aux droits humains de l'entreprise Montana Exploradora, filiale de Goldcorp Inc., qui exploite le projet minier Marlin. Elle s'était particulièrement engagée dans son village de Saqmuj, où l'entreprise Goldcorp a de forts intérêts d'exploration et où les habitants redoutent un impact sur leurs sources d'eau, ainsi qu'une violation de leur droit au consentement libre et éclairé. Elle a été menacée à plusieurs reprises pour sa participation à ce mouvement.
Depuis 2005, les communautés Mayas affectées par la mine Marlin dénoncent des violations à leurs droits, des impacts sur leur santé, la pollution des sources d'eau, ainsi qu'une diminution de leurs libertés individuelles. Un exemple de cela est la violation à leur droit au consentement libre, préalable et éclairé, tel qu'il est protégé par les lois internationales sur la mise en place de projets en territoires autochtones.
Le 20 mai dernier, la Commission Interaméricaine des Droits de l'Homme (CIDH), de l'Organisation des États Américains (OEA), a émis des mesures conservatoires pour le gouvernement guatémaltèque, lui demandant de suspendre les opérations de la mine Marlin, en raison d'une possible pollution de l'eau et de possibles effets sur la santé. La Commission demande également de prendre des mesures afin de protéger la vie des membres des communautés affectées de San Miguel Ixtahuacán et Sipacapa.
Le 23 juin, le gouvernement d'Álvaro Colom a annoncé qu'il se plierait aux mesures et suspendrait les opérations minières jusqu'à ce que la CIDH émette un jugement sur la plainte déposée par les communautés.
Le gouvernement guatémaltèque doit agir immédiatement afin de garantir la sécurité des dirigeants communautaires et de leurs familles. Des membres du Front de Défense de San Miguel (FREDEMI) et d'autres défenseurs des droits humains ont noté une augmentation des menaces reçues depuis la décision de l'État de suspendre les activités de Marlin. Ils redoutent des représailles des travailleurs de la mine et de l'entreprise.
Devant ces faits, vous pouvez envoyer lettres et fax afin de manifester votre préoccupation et rejet de ces faits, en demandant au gouvernement guatémaltèque de répondre aux requêtes suivantes faites par les communautés affectées:
1. Que l'État garantisse la vie des personnes qui défendent leurs droits.
2. Que les délégations départementales de la PDH et de la COPREDEH de San Marcos réalisent et remplissent leurs fonctions respectives, sur la base des droits du citoyen et conformément à la loi en vigueur dans le pays, de suivi des cas affectant les défenseurs des droits humains.
3. Que l'État garantisse une enquête adaptée et rapide menée par le Ministère Public sur ce cas.
4. Que l'État respectent entièrement les mesures conservatoires de la CIDH en faveur des communautés qui exigent le respect de leurs droits.
5. Que l'État garantisse la Constitution Politique du pays et fondamentalement, les traités internationaux concernant les peuples autochtones.
Merci d'envoyer vos courriers et fax au gouvernement du Guatemala, avec copie au Ministère Public, au Procureur des Droits de l'Homme et à la Commission Présidentielle pour les Droits de l'Homme, demandant une enquête sur les faits et la protection pour les défenseurs des droits humains à San Miguel Ixtahuacán.
Modèle de lettre:
Estimado Sr. Presidente Alvaro Colom,
Escribimos con mucha preocupación por la situación actual en San Miguel Ixtahuacán, San Marcos. El 7 de julio la Señora Diodora Antonia Hernández Cinto fue baleada por dos hombres dentro de su casa a las 7:00 de la noche. Ella es conocida por su participación en la defensa de los derechos humanos ante la empresa Montana Exploradora/ Goldcorp Inc. y sus operaciones mineras en la mina Marlin. Es el primer ataque armado contra una activista anti-minera en este municipio.
Entendemos que el 23 de junio, el gobierno de Guatemala aceptó acatar las medidas cautelares emitidas por la Comisión Interamericana de Derechos Humanos. Aplaudimos esta decisión de la administración ya que muestra un respeto por los derechos humanos y las obligaciones internacionales de Guatemala. Sin embargo, es urgente y necesario que el gobierno cumpla con estas medidas lo mas pronto posible, y que tome medidas inmediatas para proteger a los pobladores en riesgo contra posibles represalias.
Urgimos una investigación inmediata y profunda sobre los hechos del ataque contra la Señora Diodora Hernández tanto como su acción inmediata para garantizar la seguridad de los defensores de derechos humanos en San Miguel Ixtahuacán.
Atentamente,
ENVOYER À:
Lic. Álvaro Colom
Presidente de la República
Casa Presidencial
6ª Avenida 4-18, Zona 1
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax: (502) 2221.4423 / (502) 2238.3579
AVEC COPIE À:
Doctor Sergio Fernando Morales Alvarado
Procurador de Derechos Humanos
12 Avenida 12-72, zona 1
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax: (502) 2424.1717
[email protected]/[email protected]
Lic. María Encarnación Mejía de Contreras (interina)
Fiscal General de la República y Jefe del Ministerio Público
8ª Avenida 10-67, Antiguo Edificio del Banco de los Trabajadores, Zona 1
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax: (502) 2411.9124 / (502) 2411.9326
[email protected]
MSc. Ruth del Valle
Presidenta de la Comisión Presidencial Coordinadora de la Política del Ejecutivo en materia de Derechos Humanos - COPREDEH
2 Av. 10-50 Zona 9, Ciudad de Guatemala, Guatemala, C.A. 01009
Fax (502): 2334-0119
[email protected]
Fiscalía Distrital de San Marcos
7a Avenida A 8-06, zona 1
San Marcos
Telfono: (502) 7760.4355, (502) 7760.1051
[email protected]
Lic. Rudy Castillo Ramirez
Auxiliatura de la Procuraduría de Derechos Humanos
5ta Calle 7-34, Zona 2
San Marcos, Guatemala
Telefax (502) 7760-8087